RECHERCHE EN VEDETTE : AUGMENTER LE TAUX D'UTILISATION GRÂCE À LA PRÉPARATION DE L'OFFRE ACTIVE AVEC LE DR. PATRICK O'BYRNE
La prophylaxie pré-exposition, ou PrEP, est l'utilisation de médicaments contre le VIH pour réduire le risque de contracter le virus. Depuis son lancement en 2016, la PrEP s'est révélée très efficace pour prévenir les nouvelles transmissions du virus. En effet, les CDC américains estiment qu'elle est efficace à 99 % pour prévenir la transmission sexuelle du VIH et à au moins 74 % pour prévenir la transmission du VIH par l'utilisation de drogues injectables. Cela dit, au cours des dernières années, nous n'avons pas obtenu les résultats en matière de prévention et de soins du VIH dont nous avons besoin pour mettre fin à l'épidémie au Canada.

Dans un entretien avec le Dr Patrick O'Byrne, chercheur principal et infirmier praticien en santé sexuelle de première ligne, lauréat de la bourse de recherche en innovation Christopher Bunting pour le cycle 31, nous obtenons des informations précieuses sur les réalités de l'adoption de la PrEP et sur ce que cela signifie pour les populations clés. Voici nos principales conclusions :
Les méthodes actuelles pour encourager l'utilisation de la PrEP sont trop passives.
Dans nos efforts actuels pour améliorer les résultats de la prévention du VIH par la PrEP, la principale méthode de transmission de l'information a été passive. Les personnes qui souhaitent utiliser la PrEP doivent s'informer elles-mêmes sur le médicament, déterminer si elles sont éligibles, puis rechercher les établissements de santé qui peuvent leur offrir les services dont elles ont besoin. Le problème de cette méthode est qu'elle ne tient pas compte des obstacles sociaux, économiques et culturels auxquels les populations défavorisées peuvent être confrontées lorsqu'elles accèdent aux services de santé.

Pour augmenter le taux d'utilisation de la PrEP, nous devons atteindre les gens là où ils se trouvent.
Alors que de nombreuses études portent sur les moyens d'atteindre les communautés qui en ont le plus besoin et d'encourager l'adoption de la PrEP, les recherches du Dr Patrick O'Byrne offrent une perspective différente sur la voie à suivre pour endiguer le VIH : pour accroître l'adoption de la PrEP parmi les populations à risque, nous devons adopter une approche beaucoup plus active. Comme le dit le Dr O'Byrne, "nous devons tendre la main pour aider les gens au lieu de les obliger à chercher eux-mêmes de l'aide".

Nous pouvons atteindre les gens là où ils se trouvent en reliant l'autodiagnostic du VIH à la prévention du VIH.
C'est dans cette optique que la recherche du Dr O'Byrne vise à mettre en relation les hommes gays, bi, trans et autres qui ont des relations sexuelles avec des hommes et qui ont commandé des kits d'autotest du VIH sur GetaKit.ca avec les services locaux de prescription de la PrEP.
Son étude vise à déterminer si le fait d'offrir un accès facile à la PrEP aux personnes qui obtiennent des autotests de dépistage du VIH par l'intermédiaire de GetaKit.ca suscitera un intérêt pour la PrEP et l'adoptera et/ou encouragera l'utilisation continue de la PrEP dans les communautés. Cette étude produira les premières données au Canada qui cherchent à trouver le lien entre l'autodiagnostic du VIH et l'intérêt pour la poursuite ou l'amélioration des efforts de prévention.
"Nous souhaitons proposer une PrEP active, c'est-à-dire que nous prenons contact avec des personnes qui pourraient bénéficier d'une PrEP, puis nous les inscrivons immédiatement à un examen d'entrée pour commencer la PrEP", explique le Dr O'Byrne.

En gardant à l'esprit cet objectif d'équité, la recherche du Dr O'Byrne soutient efficacement le dernier plan stratégique d'Action audacieuse de CANFAR. Ses recherches pourraient ouvrir la voie à des modèles de soins améliorés qui relient les gens à des services de prévention capables de répondre à leurs besoins en matière de santé sexuelle.
Comme l'a indiqué le Dr O'Byrne, le modèle actuel ne profite qu'aux personnes qui ont des connaissances en matière de santé et des déterminants sociaux de la santé solides qui leur permettent d'avoir accès à la PrEP. Son travail vise à soutenir les personnes les plus défavorisées dans l'accès aux services de santé afin d'augmenter l'utilisation de la PrEP et d'aider les membres des groupes en quête d'équité à mettre fin aux nouveaux cas de VIH dans leurs communautés.
Le Dr Patrick O'Byrne est infirmier praticien et professeur titulaire à l'Université d'Ottawa. Les co-chercheurs sont Abigail Kroch (California Department of Public Health, anciennement OHTN), le Dr Darrell Tan (St. Michael's Hospital), Ryan Lisk (AIDS Committee of Toronto), Lauren Orser (Université d'Ottawa), le Dr Kevin Woodward (HQ Toronto) et Alexandra Musten (Université d'Ottawa).
Pour en savoir plus sur les dernières recherches de CANFAR, cliquez ici.