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Journée mondiale du sida : Le cycle de la stigmatisation

Nous nous sommes entretenu·e·s avec Julie Thomas, cheffe de programme chez Healing Our Nations, au sujet de l'impact de la stigmatisation liée au VIH sur l'augmentation des taux dans les communautés d'un océan à l'autre.

Après près de deux décennies au sein de l'organisme Healing Our Nations, Julie Thomas est profondément consciente du rôle que joue la stigmatisation liée au VIH dans la prévention, le dépistage et le traitement du VIH. Elle le constate au sein des 33 Premières Nations que HON sert et espère qu'avec le temps, davantage de communautés feront la lumière sur l'épidémie de VIH.

Voici cinq points à retenir de notre conversation avec Julie...

«Ce que je constate avec le VIH dans le Canada atlantique, c'est que les gens ont cessé d'en parler. Vous savez, on en parlait auparavant. On n'avait pas peur d'en parler. Mais aujourd'hui, je constate que les conversations sur le VIH ont cessé, et c'est quelque chose que nous devons absolument ramener et mettre de l'avant. Nos chiffres ne sont pas aussi élevés que ceux des provinces de l'Ouest, mais cela n'enlève rien au fait que les Autochtones [du Canada atlantique] sont toujours touché·e·s par le VIH et que le virus se transmet toujours.»

«Ce n'est que mon opinion, mais dans le Canada atlantique, la stigmatisation est forte à l'égard du VIH parce que [les gens] croient que c'est une condamnation à mort et... ils ne comprennent tout simplement pas le VIH. Si les gens comprenaient le VIH et le virus, je pense qu'ils commenceraient à en parler davantage, à le faire connaître et à chercher plus de prévention.»

«Certaines idées fausses que j'entends dans le Canada atlantique, non seulement dans les communautés des Premières Nations mais aussi à l'extérieur de ces communautés, sont que le VIH est un virus qui vous condamne à mourir dès que vous l'attrapez. Les gens ne comprennent pas qu'il existe des médicaments et des traitements, et qu'il y a d'autres choses qui peuvent vous aider à mener une vie longue et très active.»

«Les différents types de stigmatisation liée au VIH [comprennent] la stigmatisation institutionnelle, lorsqu'un médecin peut avoir peur de soigner une personne vivant avec le VIH par manque de connaissances. La stigmatisation publique en est une autre, qui consiste en un manque de connaissances, mais qui existe aussi parce que les gens ne comprennent pas le virus et pensent qu'il n'affecte qu'une seule population. L'autre type de stigmatisation le plus important concerne les personnes vivant avec le VIH et la stigmatisation qu'elles se font elles-mêmes subir. La stigmatisation [intériorisée] que ces personnes ressentent est due au fait que les gens ne veulent pas être en présence d'une personne vivant avec le VIH.»

«Lorsqu'il y a tant de stigmatisation autour du VIH, cela peut réellement amener une personne à craquer et l'empêcher d'avoir une relation amoureuse ou un·e partenaire parce qu'elle a tellement peur de s'ouvrir à quelqu'un.»