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Journée mondiale du sida : La réduction des risques fonctionne

Nous nous sommes entretenu·e·s avec Shiny Mary Varghese, directrice générale de AIDS Programs South Saskatchewan, sur le rôle de la réduction des méfaits dans l'éradication de l'épidémie de VIH au Canada.

L'usage de drogues injectables est à l'origine de près d'un nouveau cas de VIH sur cinq au Canada. AIDS Programs South Saskatchewan répond à la «syndémie» - la cooccurrence de l'épidémie de VIH et de la crise des surdoses - en utilisant la géotechnologie de ReportNeedles.ca et en distribuant des fournitures pour l'injection de drogues à moindres risques.

Voici cinq points à retenir de notre conversation avec Shiny Mary...

«Il existe différents facteurs qui amènent les gens à utiliser des substances. La stigmatisation et la discrimination sont des obstacles qui empêchent les gens de se faire dépister et traiter. Les personnes exposées au VIH sont souvent victimes de discrimination, ce qui les dissuade de se faire dépister pour connaître leur statut et essayer d'obtenir un traitement. Il faut donc résoudre ce problème si nous voulons faire reculer l'épidémie de VIH.»

«Il y a l'effet "syndémique", c'est-à-dire la cooccurrence de la crise des opioïdes et de l'épidémie de VIH, qui a créé cette syndémie où les deux épidémies interagissent et s'amplifient l'une l'autre.»

«Pour vous donner un exemple de la stigmatisation liée au dépistage et des obstacles au dépistage, un client est venu nous dire qu'il avait du mal à se faire dépister pour une raison ou pour une autre. Malheureusement, son médecin ne l'autorisait pas à passer un test [de dépistage du VIH]. Notre coordinateur de soins liés aux opioïdes a donc fait des appels et a pu trouver un·e médecin qui acceptait de nouveaux·elles patient·e·s et qui a pu faire passer un test de dépistage du VIH à cette personne. Mais [cela montre] qu'il existe de la stigmatisation et de la discrimination à l'égard des personnes qui utilisent des substances.»

«La réduction des méfaits permet de sauver des vies. Elle a des bases scientifiques, elle est fondée sur des données probantes et elle sauve des vies. Elle est également axée sur le ou la client·e. Il ne s'agit donc pas d'une solution unique. Elle est adaptée à chaque personne. Ce qui convient à une personne peut ne pas convenir à une autre.»

«Nous n'avons pas à porter de jugement sur le type de comportement que [les gens] adoptent. Nous devons simplement être là pour eux afin que, lorsqu'ils sont prêts, nous soyons là soit pour leur offrir un traitement, soit pour les encourager à faire un test de dépistage du VIH. Puis, en cas de résultat positif, nous les mettons en contact avec les services sociaux et de santé et avec le traitement.»