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Journée mondiale du sida : La riposte des populations autochtones

Nous nous sommes entretenu·e·s avec Jessy Dame, directeur du programme bispirituel au Centre de recherche communautaire (CBRC), sur la manière dont les communautés autochtones prennent en charge leur santé sexuelle.

Jessy Dame, inf. aut., veut que les allié·e·s sachent que les peuples autochtones reprennent l'espace et ont le droit à l'autodétermination de leurs propres besoins en matière de santé sexuelle selon des méthodes fondées sur la culture et dirigées par leurs communautés. Les initiatives de riposte au VIH menées par les Autochtones, comme la trousse de guérisseur·euse pour la santé sexuelle du CBRC, sont basées sur ce que chaque communauté décide d'exiger pour répondre à ses besoins uniques en matière de santé physique, émotionnelle et spirituelle.»

Voici cinq principaux points à retenir de notre conversation avec Jessy...

«En ce qui concerne l'épidémie de VIH, les communautés autochtones reprennent le contrôle et s'attaquent à la stigmatisation et à la honte. Nous nous mobilisons et reprenons l'espace pour lutter contre la stigmatisation liée au VIH et créer un espace où les gens peuvent accéder à tous les soins de santé sexuelle sans honte.»

«C'est la communauté qui détermine ce dont elle a besoin. Et cela peut généralement ressembler à l'inclusion de la santé mentale, spirituelle, émotionnelle et physique. Nous remettons en question ce discours tenu depuis longtemps selon lequel la santé physique est la priorité absolue. Nous savons maintenant qu'elle doit inclure la santé émotionnelle, spirituelle et mentale.»

«Pour lutter contre le racisme dans les soins de santé, nous devons nous tourner vers les approches culturelles. Nous devons nous tourner vers la communauté et poursuivre le dialogue sur la manière dont nous pouvons adapter nos systèmes. Je ne pense pas que nous ayons encore la réponse. Nous n'avons pas la réponse pour les meilleurs soins. Mais la réponse se trouve dans la communauté.»

«Un élément important pour continuer à lutter contre le racisme systémique est l'éducation, ainsi que l'intégration des médecines et des connaissances traditionnelles, afin que chacun·e d'entre nous, qu'il ou elle soit Autochtone ou non, comprenne la valeur de la communauté, la valeur des médecines traditionnelles et la valeur des enseignements sacrés.»

«Pour moi, la plus grande différence entre mon expérience d'infirmier dans notre système de santé occidental et celle d'infirmier dans la communauté est l'accent mis sur le relationnel - sur le fait que nous sommes tou·te·s ici en tant qu'êtres humains, essayant simplement d'établir des liens. Cette vision historique de la nécessité d'être professionnel et de traiter nos patient·e·s de manière impersonnelle et professionnelle est différente dans la communauté, parce que la priorité est de se connecter les un·e·s aux autres, d'apprendre à se connaître à un niveau personnel.»