Muluba Habanyama, chroniqueur et jeune ambassadeur de CANFAR, et Jacquie Sas, gestionnaire du programme de bourses postdoctorales et des comités du Réseau canadien pour les essais VIH, se sont rencontrés en mars à Winnipeg lors de la conférence de l'Association canadienne de recherche sur le VIH.
1. Pouvez-vous m'en dire plus sur le Réseau canadien pour les essais VIH (CTN) et sur le rôle que vous y jouez ?

Le CTN est un énorme partenariat de chercheurs cliniques, de médecins, d'infirmières et de personnes vivant avec le VIH. Nous nous associons pour mener des essais cliniques et des recherches dans le respect des normes éthiques et scientifiques les plus strictes. Je gère le programme de bourses postdoctorales que nous avons créé en 1992 pour accroître la capacité des jeunes médecins et biostatisticiens à disposer d'une plus grande plateforme pour soutenir l'épidémie de VIH. En outre, nous avons créé un volet international en 2010, et nous avons réussi à recruter certains des chercheurs les plus éminents dans le domaine du VIH dans le monde entier.
Je gère également les comités d'évaluation par les pairs du CTN, notamment le comité consultatif communautaire et le comité d'évaluation scientifique. Le comité consultatif communautaire a été créé en 1993 afin d'assurer une orientation du point de vue de la communauté. Nous avons un groupe de personnes extraordinaires et il ne se passe pas un jour sans que je les remercie et que je reconnaisse le travail et l'engagement incroyables de l'équipe. Le comité d'examen scientifique est composé de cliniciens, de statisticiens et de médecins communautaires, ainsi que de représentants du comité consultatif communautaire, qui examinent tous les données scientifiques.
Je gère également le comité directeur qui organise la direction des études approuvées. C'est très divertissant et je suis vraiment passionnée par ce que je fais.
2. C'est formidable ! Vous avez beaucoup à faire - j'imagine que vous êtes une femme très occupée. Il semble que le programme de bourses postdoctorales soit une réussite. Pouvez-vous nous dire pourquoi cela est important ?
C'est un avantage considérable. Les jeunes médecins qui sortent de leur internat ou de leur doctorat disposent d'une plate-forme leur permettant de nouer des contacts avec un groupe de scientifiques de tout le Canada. La bourse agit comme un salaire qui protège leur temps (75 % de leur temps doit être consacré au domaine de recherche proposé) et leur offre également des opportunités comme la participation à des conférences, ce qui leur permet de nouer des contacts avec des scientifiques chevronnés qu'ils n'auraient peut-être pas pu rencontrer autrement. La plupart des boursiers postdoctoraux sont des orateurs ou des présentateurs au sein de l'ACRV. Il s'agit d'une petite communauté, mais nous disposons d'un nombre impressionnant de médecins.
3. Absolument. Comment fonctionne le processus de recherche ?
La recherche sur le VIH est très onéreuse et il faut environ deux ans pour mettre en place un essai clinique. Même le plus petit essai prend beaucoup de temps ! Une base de données doit être développée, des formulaires de rapport de cas doivent être créés - ainsi que des visites et la participation des communautés, l'engagement à promouvoir, et, enfin, l'application des connaissances. Il y a ensuite les manuscrits et les publications. Cela prend des années ! Certaines études qui ont débuté dans les années 90 ne sont publiées que maintenant.
4. L'impact qu'il a est incroyable. Quel est le lien entre CANFAR et le Réseau canadien pour les essais VIH ?
Nous n'aurions pas autant de succès sans le financement de CANFAR. CANFAR nous soutient depuis 1997. Sans CANFAR, nous n'aurions pas autant de projets menés par des chercheurs, ce qui est important pour les participants eux-mêmes et pour la communauté, car souvent ils ne sont pas nécessairement les premières priorités pour certains financements de l'industrie ou des sociétés de biotechnologie. Le Réseau canadien pour les essais VIH est en mesure d'aider à soutenir ces études lorsqu'il y a une source principale de financement, comme avec CANFAR. Plus précisément, pour le programme de bourses postdoctorales, CANFAR soutient une bourse complète, ce qui signifie une stabilité permettant aux chercheurs de devenir des chercheurs indépendants, tout en leur permettant de se sentir plus soutenus et d'être en contact.
Nous sommes extrêmement heureux et nous les félicitons tous pour leur succès. Sans CANFAR, beaucoup de ces chercheurs n'auraient pas eu cette passerelle qui les a aidés à faire avancer leur carrière. Soutenez CANFAR, l'argent est bien dépensé, je peux vous le dire !
Le soutien de CANFAR est inestimable. Nous nous associons en tant que partenaires nationaux ; nous nous associons parce que nous avons un objectif commun.
5. Nous avons parcouru un long chemin, mais il reste encore beaucoup à faire. Comment les gens peuvent-ils s'impliquer ?
Nous lançons de temps à autre des appels à candidatures pour le comité consultatif communautaire. Nous devons faciliter l'élargissement de la participation afin d'impliquer un éventail plus large de populations clés. Nous avons des représentants des peuples autochtones, des personnes vivant dans les zones rurales, des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes - nous devons inclure l'ensemble des personnes touchées par le VIH.