"L'occasion d'infléchir la courbe de l'épidémie se présente à nous. Il nous appartient à tous de saisir toutes les opportunités afin que le sida ne soit plus une menace pour la santé publique d'ici à 2030. Le Canada est et restera un partenaire inébranlable pour veiller à ce que ces progrès et ces possibilités profitent à tous ceux qui en ont besoin et à ce que personne ne soit laissé pour compte.
- L'honorable Jane Philpott, P.C., M.P., Ministre de la Santé
Mettre fin au sida en tant que pandémie mondiale d'ici à 2030, tel est l'objectif clair qui ressort de la conférence internationale sur le sida qui s'est tenue en juillet à Durban, en Afrique du Sud.
Les 15 000 délégués venus des quatre coins du monde ont axé leurs discussions sur le thème central de l'accès, de l'égalité et des droits, un appel à l'action pour travailler ensemble et atteindre les personnes qui n'ont toujours pas accès à des services complets de traitement, de prévention, de soins et de soutien.
Au cours de la seule année écoulée, 1,1 million de personnes sont mortes du sida et 2,1 millions ont été infectées par le VIH. Au Canada, une nouvelle infection se produit toutes les trois heures.
L'enthousiasme pour l'objectif 2030 a unifié la conférence, mais l'ambiance a été tempérée par une crainte croissante de l'autosatisfaction.
La cause du SIDA est devenue victime de son propre succès. Des solutions médicales impensables il y a 15 ou 20 ans sont aujourd'hui célébrées à juste titre. Mais tout en reconnaissant ces progrès, nous devons accroître considérablement nos efforts pour soutenir la recherche sur les interventions préventives afin d'éliminer l'ennemi, à savoir les nouvelles infections par le VIH. Si nous ne le faisons pas, nous ne pourrons pas atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés et nous ne pourrons pas atteindre notre objectif ultime, qui est de mettre fin à la maladie.
Dans son discours en séance plénière, le prince Harry a déclaré : "Alors que les personnes séropositives vivent plus longtemps, le sida est un sujet qui ne fait plus la une des journaux. Et avec cette dérive de l'attention, nous risquons une véritable dérive du financement et de l'action pour vaincre le virus. Nous ne pouvons pas perdre le sens de l'urgence..."
Michel Sidibédirecteur exécutif de l'ONUSIDA, a qualifié la complaisance de "nouvelle conspiration", et la communauté mondiale ne peut permettre à cette conspiration de l'emporter.
"Nos progrès sont incroyablement fragiles", a déclaré M. Sidibé lors de la conférence. "Si nous n'agissons pas maintenant, nous risquons une résurgence et une résistance... Les progrès en matière d'arrêt des nouvelles infections sont au point mort pour les adultes. Dans certains pays, les nouvelles infections par le VIH augmentent. Nous devons investir dans les jeunes femmes, la réduction des risques, la prophylaxie pré-exposition (PrEP), les préservatifs, la circoncision médicale volontaire, la protection sociale et l'action communautaire".
L'un des temps forts pour le contingent canadien a été la remise du prix de recherche Robert Carr par l'honorable Jane Philpott au Dr Sean Rourke, directeur exécutif de l'OHTN, et à Keith Hambly, directeur exécutif de Fife House, pour leur étude communautaire novatrice explorant la relation entre le logement et la santé pour les personnes vivant avec le VIH. Le prix a été remis par la ministre au nom du Conseil international des ONG de lutte contre le sida (ICASO).
Le directeur de l'ONUSIDA a fait valoir que si les objectifs 90-90-90 des Nations unies (d'ici 2020, 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut sérologique ; 90 % de toutes les personnes dont l'infection par le VIH a été diagnostiquée recevront une thérapie antirétrovirale soutenue ; et 90 % de toutes les personnes recevant une thérapie antirétrovirale présenteront une suppression virale) ont été adoptés par le monde entier, il est urgent de combler les lacunes en matière de prestation de services si l'on veut que 30 millions de personnes bénéficient d'un traitement dans les quatre ans à venir.
Ministre de la santé Jane Philpott a dirigé la délégation canadienne en Afrique du Sud, et le CANFAR était bien représenté dans ce groupe. Outre le COO du CANFAR, Kyle Winters Kyle Winters et moi-même, les membres du conseil d'administration Stephen Lewis (cofondateur et président, Fondation Stephen Lewis) et le Sean Rourke (directeur scientifique et exécutif du Réseau ontarien de traitement du VIH) étaient présents tout au long de la semaine. Les membres du Comité consultatif scientifique de CANFAR, les Drs. Mark Wainberg, Paul Sandstrom, Cécile Tremblayet Michael Hawkesainsi qu'un certain nombre de chercheurs subventionnés et d'amis de la Fondation.
Ces Canadiens sont des leaders internationaux dans cette bataille et sont reconnus comme tels. Nos progrès sont incontestables ; cependant, il est bien trop tôt pour crier victoire, et nous sommes effectivement menacés par l'autosatisfaction.
Lors de la clôture de la 21e conférence sur le sida, le président de la Société internationale du sida, le Dr, le Dr Chris Beyera déclaré : "Je veux que nous nous demandions quelque chose, que nous nous demandions les uns aux autres et que nous demandions à nos dirigeants : prenons un véritable engagement pour mettre fin au sida. Nous devons financer intégralement la riposte. Nous devons soutenir la société civile. Nous devons continuer à financer la recherche pour trouver un remède et un vaccin..."
En 2017, CANFAR entrera dans sa quatrième décennie de financement de la recherche sur le VIH. Le défi est clair.
Auteur : Christopher Bunting, CANFAR, président et chef de la direction