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Profils CANFAR : Paul Pighin

En 2002, je suis tombée gravement malade. On m'a dit que je devais commencer à prendre des médicaments immédiatement.

J'ai fait mon coming out en 1992, à l'âge de 22 ans. C'était une période extraordinaire pour moi. J'étais tombé amoureux pour la première fois et je commençais à vivre véritablement ma vie en tant qu'homosexuel.

Quatre ans plus tard, j'ai été diagnostiquée séropositive. Je n'arrivais pas à comprendre comment ma vie avait pu changer si rapidement en si peu de temps. Les résultats ont été dévastateurs pour moi. Ce qui a été encore plus dévastateur, c'est ce qui s'est passé lorsque j'ai confronté mon partenaire à sa séropositivité ; il n'a pas voulu admettre qu'il était séropositif et n'a pas voulu se faire tester.

Paul Pighin

L'annonce de ma séropositivité et le sentiment d'avoir été trahie par quelqu'un que j'aimais m'ont laissée dans un état de vulnérabilité extrême.

En 2002, je suis tombée gravement malade. On m'a dit que je devais commencer à prendre des médicaments immédiatement. Je n'avais pas de régime d'assurance-médicaments et j'ai dû compter sur l'aide du gouvernement. Pendant six à huit mois, j'ai lutté pour obtenir l'aide dont j'avais besoin. Je suis passée de 160 à 129 kilos. Je n'arrêtais pas de penser : est-ce que j'en arriverai au point où je ne pourrai plus prendre soin de moi ?

Je me suis également sentie seule. Je n'osais pas parler de peur d'être rejetée. Même au début des années 2000, les personnes vivant avec le VIH faisaient l'objet de nombreux stigmates et, malheureusement, beaucoup de ces problèmes subsistent au sein des familles, des cercles sociaux, des institutions religieuses, des écoles et du système judiciaire.

La stigmatisation est l'une des principales raisons pour lesquelles ce virus continue de se propager, l'une des raisons pour lesquelles moins de 40 % des personnes vivant avec le VIH sont conscientes de leur statut.

Finalement, j'ai pu commencer un traitement et ma santé s'est considérablement améliorée. Au début, je prenais quatre médicaments différents et je devais prendre certaines doses huit fois par jour. La recherche a permis des avancées incroyables qui ont simplifié le traitement pour des personnes comme moi. Si je suis aujourd'hui en bonne santé et fort, c'est grâce aux progrès considérables réalisés par CANFAR dans le domaine de la recherche sur le sida.

Écrit par : Paul Pighin